poesie
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Actualités de la poésie française

Brigitte Gyr | dans


2013-03-18 07:00:00
Le rossignol s'éteint dans le champ de sable, plume rouge sur la page jaunie. L'écriture paie son tribut de sang séché. In au décousu de l'aile © éditions Jacques Brémond 1988, p.41 au cœur du désert une danse de sable écrase des corps d'oiseaux à vif leur sang se répand par le monde l'enflamme des pierres -disent-ils- des pierres pleurent dans la poussière In Parler nu © Lanskine 2012, p.19 Vingt ans séparent ces deux poèmes, l'écriture, ciselée telle un...


La chair du Cenote de John M. Bennett


2013-03-18 00:00:00
  Remercions une fois de plus Frédérique Guétat-Liviani de nous donner à lire un ouvrage des plus intéressants, La chair du Cenote de John M. Bennett, dans la collection La Motesta qu’elle anime à...


L'irréel du passé de Michel Falempin


2013-03-18 00:00:00
  La solitude de Michel Falempin       Cher Michel Falempin, j’ai bien reçu L’irréel du passé (quel beau titre !) et je vous remercie bien vivement de votre envoi. Je suis sensible au car...


Claire Malroux


2013-03-17 12:35:00
 La femme sans paroles regarde la pluiederrière le store baissé   Les feuillesbaîllonnent les grilles, obstruent la gorgeUn couloir s'était ouvert tout à l'heureparmi le murmure pressé des gouttes, commeune foulée d'animal au creux de l'oreilleLes mots à présent battent en retraitereplient leurs corolles   La soie du cielse déchire en un puzzle éclaté de flaques Il faudrait tout reprendre à la lumière du premier jourramasser ces éclats gelés sous l'asphalteréchauffer entre ses bras le dieu rompuOsiris ou Orphée La femme sans paroles, chaque musique la submergeL'accent du pays natal l'obsèdeL'ouïe la dévoreLorsqu'elle se penche sur le puits de la voixqu'espère-t-elle remonter de ce noiroù le caillou découpe des ondes de plus en plus lenteset sourdes ? Autour de ce no man's landdes forces sans étendards s'affrontentDéfaite ni victoire n'importentseulement la durée à franchir sans déshonneur Elle ne sait pas de berceuse pourenjoler la douleur ni de rime en acierpour la dompter   Elle l'use comme un tapisun fauteuil où choit le corps lassous la lampe, un oreiller avec des auréolesLa mélancolie est son viager  La femme sans paroles. - Le Castor Astral, 2006. - 102 pages.(extrait repris dans l'anthologie Couleurs femmes : poèmes de 57 femmes/ préface de Marie-Claire Bancquart,éd. Le Castor Astral / Le Nouvel Athanor,  2010)  Claire MalrouxNée en 1935. Parmi ses autres recueils : Entre nous et la lumière (éd. Rougerie, 1992, sous le nom de Claire Sara Roux) ; Soleil de jadis (éd. Le Castor Astral, 1998) ; Reverdir (éd. Rougerie, 2000) ; Suspens (éd. Le Castor Astral, 2001) ; Ni si lointain (éd. Le Castor Astral, 2004) ; Traces, sillons (éd. José Corti, 2009).Également traductrice, notamment des poètes Emily Dickinson, Wallace Stevens, Elizabeth Bishop et Derek Walcott (Prix Nobel de Littérature 1992).Un essai sur Emily Dickinson : Chambre avec vue sur l'éternité (Gallimard, 2005).


[Poezibao Hebdo] du samedi 16 mars 2013


2013-03-16 10:16:24
Rappel : agenda, liens, informations sont désormais publiés ici Pour recevoir les mises à jour quotidiennes dans sa boîte aux lettres, voir ici Dernières parutions sur le site : Reportage 'Le livre comme objet poétique', un reportage de Jean-René Lassalle Notes de lecture 'Nouveau fatrassier' de Jean-Pascal Dubost, par Antoine Emaz 'Thierry Bouchard', Cahier 18 du Temps qu'il fait, par Alain Paire Feuilleton Gradubidus de Françoise Biger, épisodes 4, 5, 6, 7, 8, 9 « Anthologie permanente » Philippe Jaccottet anthologie « notes sur la création » Elias Canetti Georges Didi-Huberman Livres reçus par Poezibao [Poezibao a reçu] du samedi...


[Poezibao a reçu] du samedi 16 mars 2013


2013-03-16 09:58:10
Cette rubrique suit l’actualité éditoriale et présente les derniers ouvrages reçus par Poezibao. •Thierry Bouchard, sous la direction de François Lallier et Christian Hubin, Cahier dix-Huit, éditions Le Temps qu’il fait, 2013, 30€ - lire la chronique d’Alain Paire. •Silvia Baron Supervielle, Sur le Fleuve, Prix de Littérature Jean Arp, Arfuyen, 2013, 160 p., 14€. •Émile Storck, Par les Fossés et les haies, traduit de l’alsacien par le Cercle Émile Storck et présenté par Jean-Paul Sorg, Prix du patrimoine Nathan Katz, Arfuyen, 2013, 206 p. 13€. •Ito Naga, NGC 224, Cheyne éditeur, 2013, 80 p., 16€. •Poèmes à dire, Une...


[notes sur la création] Georges Didi-Huberman


2013-03-16 09:26:21
« La question n’est plus tant de savoir ce que sont les formes – problème mal posé – que de reconnaître ce qu’elles font, en qualité de processus “percussifs” » Georges Didi-Huberman, in La Ressemblance informe ou le gai savoir selon Georges Bataille, Macula, 1995, p. 201 Cité par Michèle Finck, in Giacometti et les poètes « si tu veux voir, écoute », Hermann, 2012, p. 11


[notes sur la création] Elias Canetti


2013-03-15 10:09:50
'Au fond, je me méfie désormais de quiconque se prend pour un poète. Surtout de quelqu'un qui se prendrait pour tel tout en étant poète. Car alors il saurait que tout dépend uniquement des mots, et non de lui. Qu'a-t-il donc ajouté aux mots qui n'ait été autrefois, avant son intervention, plus extraordinaire et plus étrange ? Ses quelques jongleries, que pèsent-elles en regard de la splendeur des mots tels qu'ils sont, tels qu'il les trouva, tels qu'ils demeurent ? Il doit les remercier de le laisser les prendre dans sa main. Il doit avoir honte de ne jamais les...


[anthologie permanente] Philippe Jaccottet


2013-03-15 09:41:29
Les éditions Le Bruit du Temps publient Taches de soleil, ou d’ombre de Philippe Jaccottet, un « recueil composé de notes des années 1952-2005, qui n’avaient pas été retenues lors des choix précédemment opérés par Philippe Jaccottet [et qui] parachève la publication de ses cahiers et complète donc l’ensemble constitué par les trois volumes de La Semaison et celui des Observations et autres notes anciennes, tous parus aux Éditions Gallimard. 1995 L’eau du ciel, le soir. La coupe d’eau. Dans la saison froide. La nacre du soir tombé vite. Le soleil froid sur les pierres. (2 janvier) On oublie généralement,...


[Feuilleton]


2013-03-15 08:46:00
Gargouillasme Phrasé très répétitif, plus ou moins aérophagique s’apparentant à la ventriloquie, donnant l’impression auditive d’un accès de borborygmes. Les grands patrons qui font les grands groupes qui font les grandes fortunes qui font les grands patrons qui font les grandes ambitions qui font les grandes entreprises qui font les grandes rémunérations qui font les grandes fortunes qui font les grands patrons qui font les grands pouvoirs qui font les grandes entreprises qui font les grandes fortunes qui font les grands pouvoirs qui font les grandes ambitions qui font les grands patrons qui font les grands groupes qui font les...


Matthieu Baumier


2013-03-10 23:50:00

 

A l'instant,

 

Je cherchais le bris du temps

Et des embrasures de terre cuite

S'essayaient à la haute géométrie.

 

Voici venir l'aurore, l'angle de la nuit.

 

Les matins blancs de l'automne

S'échouent maintenant

Sur les rives désespérées

Et voici venir l'étang bleu, le matin

 

Je suis parti pour un long voyage

Caracolant à hauteur de voyelles

Et mes amis, morts, vivants

Aperçoivent une traîne de cheminements.

 

Cela s'est produit à l'instant :

j'ai vu venir la nuit, la ténébreuse,

et le sommeil du firmament.

 

 

Le silence des pierres : mystes / préface de Françoise Bonardel.

- éd. Le Nouvel Athanor, 2013. - 92 p.

 

 

Matthieu Baumier

Né en 1968. Parmi ses autres livres :

deux recueils de proses poétiques : Bâtiment désespoir (éd. Syllepse, 2003) ; L'épopée des fous (éd. Le Grand Souffle, 2006) ;

trois romans : Une matinée glaciale (éd. Pétrelle, 1998) ; Les apôtres du néant (éd. Flammarion, 2002) ; Le manuscrit Louise B. (éd. Les Belles Lettres, 2005) ;

cinq essais, parmi lesquels : L'anti-traité d'athéologie : le système Onfray mis à nu (éd. Presses de la Renaissance, 2005) ; La démocratie totalitaire : penser la modernité post-démocratique (éd. Presses de la Renaissance, 2007) ; Vincent de Paul (éd. Pygmalion / Flammarion, 2008) ;

cinq recueils de nouvelles, parmi lesquels : Les sourires de la faucheuse (éd. Éditinter, 2001) ; Les bibliothèques endormies (éd. A Contrario, 2004) ;

et une anthologie : Une anthologie de l'imaginaire (éd. Rafaël de Surtis, 2000).

Rédacteur en chef de la revue internet Recours au poème : http://www.recoursaupoeme.fr/




[Poezibao a reçu] du samedi 9 mars 2013


2013-03-09 10:05:51
Cette rubrique suit l’actualité éditoriale et présente les derniers ouvrages reçus par Poezibao. •Philippe Jaccottet, Taches de soleil, ou d’ombre, le Bruit du Temps, 2013, 192 p., 22€, en savoir plus •Christian Prigent, Les Enfances Chino, P.O.L., 2013 ; 576 pages, 23 €, en savoir plus •Denis Rigal, Terrestres, le Bruit du Temps, 2013, 112 p. 18€, en savoir plus •Ted Berrigan, les Sonnets, traduit de l’anglais (États-Unis) par Martin Richet, postface de Jacques Roubaud, Joca Seria, 2013, 110 p., 16€, en savoir plus •Béatrice Bonhomme, Aude Préta-de Beaufort et Jacques Moulin (éds), Dans le feuilletage de la terre, sur...


La Pierre et le Sel se met en congés


2013-03-04 07:00:00
La Pierre et le Sel ne paraîtra pas durant deux semaines afin de se ressourcer. Prochaine parution le lundi 18 mars 2013


Yvon Le Men | une vie en poésie


2013-03-01 07:06:06
Les étoiles accrochent des prénoms aux branches des pommiers Les vergers défient les plus belles couleurs des grandes peintures. Nous sommes les créateurs de la glaise. Les formes cavalent les rêves à la poursuite de la réalité. Ce moment où je t’ai approchée de travers À cause de l’ouragan, Et le cyclone emportait nos paniers à provisions. Cours vite petit homme aux jambes de géant Aux paroles d’or qui enrichissent la pauvreté apparente des blouses. La poésie est l’orfèvrerie des...


Actu-poème


2013-02-28 12:57:01
Stéphane Hessel est décédé dans la nuit du 26 au 27 février 2013 à l’âge de quatre-vingt-quinze ans. Né en Allemagne, il a été naturalisé français en 1937. Normalien, résistant dans les forces françaises libres, déporté à Buchenwald, diplomate auprès des Nations unies, il était homme de gauche, proche de Mendès-France et de Michel Rocard. Il s’est fait récemment connaître du grand public pour ses prises de position concernant les droits de l’homme, le problème des « sans-papiers » et...


Alejandra Pizarnik | “dans le lieu du massacre”


2013-02-27 09:38:53
Yeux primitifs Là où la peur ne raconte ni contes, ni poèmes, elle ne forme pas de figures de terreur et de gloire. Un vide gris est mon nom, mon pronom. Je connais la gamme des peurs et cette manière de commencer à chanter tout doucement dans le dé- filé qui reconduit vers mon inconnue que je suis, mon émigrante de moi. J'écris contre la peur. Contre le vent et ses serres qui se loge dans mon souffle. Et quand,...


Un jour, un poème


2013-02-25 07:25:32
À l’usage des humbles A l’usage des humbles, de ceux qui s’aiment, j’écris que la terre est dure, que tout passe, hormis l’amour. J’écris ce que je sais et ce que nous savons, mais que nous avons à mieux connaître pour vivre, Que la fougère épouse le houblon, Que l’amour n’est jamais malheureux. J’écris à longue haleine parce qu’au bout du souffle il y a le rire à délivrer. J’écris le monde qui sera. Ce n’est pas en un jour...


Poèmes en regard | Hommage à Mario Ramos


2013-02-22 07:00:00
Épigramme avec nature morte Ils ne se rendent pas à la nuit ; n'entendent pas les avertissements, ; ne rencontrent pas les loups qui guettent parfois aux carrefours. La nuit était claire. L'air sentait encore le printemps. Mais et la lune, tâchée de sang ? Et les murmures qui sortent de terre, comme si quelqu'un vivait dessous ? On ne doit pas confondre l'arbre avec la forêt ; ni cueillir les fleurs qui n'ont pas encore donné de fruit. Il...


Jacques Ancet, de l’infime à l’imperceptible


2013-02-21 17:58:19
(…) on voudrait pouvoir s’arrêter, regarder simplement l’aube qui vient, poser la main sur la pierre froide, saluer la lumière, dire les premiers mots, écouter le crissement du sable, le feu de l’air, le bruissement de l’eau, la rumeur des choses qui commencent mais le jour est déjà le soir, on n’a rien pu saisir, on reste vacant à regarder ses mains dans l’éclat des lampes ou sur la vitre l’attente du visage noir, on se perd, on se retrouve,...


Un jour, un poème : Raymond Farina | si ton souffle est tourment


2013-02-21 07:00:00
si ton souffle est tourment si tant de tes visages se font et se défont ô musique visible c'est comme un parler de silence ô très douce ou parfois un murmure d'autre langue une langue d'autre ciel Raymond Farina, in Virgilianes - © Rougerie, 1986, p.63 Internet Une page sur Terre à ciel Sur le site de la Maison des écrivains et de la littérature Contribution de PPierre Kobel


Un jour, un texte


2013-02-19 07:00:00
Hélène ou le règne végétal Tu es dans un jardin et tu es sur mes lèvres Je ne sais quel oiseau t'imitera jamais Ce soir je te confie mes mains pour que tu dises À Dieu de s'en servir pour des besognes bleues Car tu es écoutée de l'ange tes paroles Ruissellent dans le vent comme un bouquet de blé Et les enfants du ciel revenus de l'école T'appréhendent avec des mines extasiées Penche-toi à l'oreille un peu basse du...


Richard Rognet, poète vosgien


2013-02-17 21:30:51
Richard Rognet est né en 1942 au Val-d’Ajol, dans les Vosges, d’une mère institutrice et d’un père mécanicien dans l’industrie textile. Enfance choyée, études sans histoires, avec un goût prononcé et précoce pour la littérature. Il devient enseignant à l’École Normale de Mirecourt, puis professeur de lettres à Épinal jusqu’à sa retraite en 2002. Son premier recueil inédit de poésie intitulé Spasmes écrit en 1966, sera suivi par une vingtaine d’autre ouvrages. Il fait en 1971 la rencontre d’Alain Bosquet...


Actu-Poème


2013-02-14 07:00:00
mais le mouvement qui emporte qui déporte qui submerge se défie des hiérarchies l'intangible n'a pas de place dans l'affrontement face à face qui doit répéter ses preuves combat du malhabile et de l'inquiétude de la présomption et du don du burlesque du complice du sublime sans ignorer l'un au miroir de l'autre l'un à l'affût de l'autre l'un au meurtre de l'autre In Zingaro suite équestre © Gallimard 1998, p.34 **** alerte permanente pourtant comme au comble du désir...


Un jour, un texte | Gaston Miron | L'homme agonique


2013-02-12 07:00:00
L'HOMME AGONIQUE Jamais je n'ai fermé les yeux malgré les vertiges sucrés des euphories même quand mes yeux sentaient le roussi ou en butte aux rafales montantes des chagrins Car je trempe jusqu'à la moelle des os jusqu'aux états d'osmose incandescents dans la plus noire transparence de nos sommeils Tapi au fond de moi tel le fin renard alors je me résorbe enjeux, je mime et parade ma vérité, le mal d'amour, et douleurs et joies Et je m'écris sous...


Poèmes en regard | Ritsos et Sikélianos Anghélos | Le feuilleton d'Hermès et Le feuilleton de Thésée de Murielle Szac


2013-02-11 07:31:10
Murielle Szac l'explique : lorsqu'elle entra dans le groupe de presse Bayard, on lui demanda de s'intéresser à la mythologie et cela la ramena à la lecture des Contes et légendes publiées chez Nathan depuis longtemps. Mais il s'agissait pour elle d'écrire le récit de la mythologie en tissant les liens qui relient les héros et les dieux et déesses de ces histoires. Dans la préface au premier de ces deux albums, le psychopédagogue Serge Boimare écrit : « Dans...


Le Sel de la vie | Françoise Héritier - Lettre à un ami


2013-02-08 07:00:00
C’est un tout petit livre, moins de cent pages, mais une perle précieuse écrite comme un poème en prose poétique et un hymne à la vie, bien utile, en ces temps de morosité récurrente entretenue à satiété par les médias qui nous modèlent. L’ouvrage imaginé par l’auteure se présente comme une lettre adressée à un correspondant, complètement envahi par ses obligations professionnelles. « Vous escamotez, dit-elle, chaque jour ce qui fait le sel de la vie. Et pour quel bénéfice,...


Henry Bauchau, passeur d’espérance


2013-02-07 07:14:11
Parfois je me réveille avec un goût d’écorce en bouche, un goût qui vient de la montée des sèves. Peut-être ai-je connu un grand bonheur là-haut et dormi dans la cérémonie des branchages quand se faisait l’accouplement des eaux du ciel après l’hiver velu dans le tronc paternel. Peut-être dans l’enfance ou sa vaine poursuite peut-être en ce délaissement de la lumière ai-je entendu cela qui me dit à voix basse : n’espère plus. Tiens-toi ferme dans le silence. Alors...


Marguerite Yourcenar une femme immortelle


2013-02-05 07:13:09
Marguerite Antoinette Jeanne Marie Ghislaine Gleenewerck de Crayencour, autrement dit et pour faire plus court, Marguerite Yourcenar, dont elle a créé le pseudonyme en malaxant les lettres de son patronyme, Crayencour, est née en 1903 à Bruxelles dans une vieille famille bourgeoise. N’ayant pas connu sa mère décédée dix jours après sa naissance, elle a été élevée par sa grand-mère paternelle et par son père, personnage original, extravagant, anticonformiste, mais très cultivé, qui sera tout au long de sa vie...


Un jour un poème | Inventaire éclatant de Christopher Dwedney


2013-02-05 07:00:00
Inventaire éclatant Le monde est devenu un spectacle d'absences un inventaire éclatant La lumière qui tombe sur la rive du lac nourrit un déficit dans sa clarté, sa violence Ces vagues sont des éléments, sont leur propre description conversant avec leurs mutations au fil du temps. Le sable est un corps fini d'autocorruption. Tout interpénétrant, ductile, en même temps continu et discret. Cette lumière à la fois soutient et érode la surface lumineuse de matière le miracle précis de la...


Michel Butor vu par lui-même


2013-02-03 21:39:43
La Maison de la Poésie, Passage Molière à Paris, accueillait du 17 au 20 janvier 2013, trois géants de la poésie contemporaine, Michel Butor, Charles Juliet, Frank Venaille. Ce furent quatre après-midi et soirées d'exception, ponctuées de lectures, d'entretiens, de projections de films, d'écoutes radiophoniques, de lectures et récitals. Des comédiens, parfois accompagnés de musiciens mais aussi des jeunes de deux lycées parisiens, classique et professionnel, ayant participés à un atelier de découverte et d'apprentissage de la poésie, animérent brillamment...


Anne-Cécile Causse


2013-01-31 22:30:00

Je nous ai vues respirer

sous un ciel

brûlé par nos songes.

 

Têtes lâchées

sous le poids du monde,

le soleil, prisonnier au-dedans,

merveilleux soleil...

 

Tout s'effondrait et nous parlait encore.

 

 

* * *

 

 

L'obscurité s'est jointe au souffle,

dans le même élan

avec lequel tu avais hébergé ma main,

une nuit bordée de voiles et d'éclats.

 

Un cri renversé,

léger frisson sous le soir.

Ta lumière, ta lumière...

Laisse-moi me redresser,

contempler tes lèvres sombres,

inutilisées.

 

Entre vents, forces contraires,

routes de brume, morceaux de ciel,

la pensée s'étend.

Une impression de soleil liée au souvenir de l'éclat,

l'été.

Ton odeur s'est éprise du corps,

raidi par l'idée du jour qui tarde à venir ;

halo, déposé, contre moi,

harmonie victorieuse, à tous dérobée.

 

 

L'aube, après toi. - éd. L'Échappée belle, 2012. - 60 pages.

 

 

Anne-Cécile Causse

Née en 1985. Dans le cadre de ses études universitaires de littérature allemande, elle travaille sur les rapports entre langage et silence au regard de l'expérience de la Seconde Guerre mondiale, ainsi que sur l'expression de l'intériorité dans les poèmes d'Ingeborg Bachmann. L'aube, après toi est son premier recueil.





Anne-Cécile Causse


2013-01-31 22:30:00
Je nous ai vues respirersous un cielbrûlé par nos songes. Têtes lâchéessous le poids du monde,le soleil, prisonnier au-dedans,merveilleux soleil... Tout s'effondrait et nous parlait encore.  * * *  L'obscurité s'est jointe au souffle,dans le même élanavec lequel tu avais hébergé ma main,une nuit bordée de voiles et d'éclats. Un cri renversé,léger frisson sous le soir.Ta lumière, ta lumière...Laisse-moi me redresser,contempler tes lèvres sombres,inutilisées. Entre vents, forces contraires,routes de brume, morceaux de ciel,la pensée s'étend.Une impression de soleil liée au souvenir de l'éclat,l'été.Ton odeur s'est éprise du corps,raidi par l'idée du jour qui tarde à venir ;halo, déposé, contre moi,harmonie victorieuse, à tous dérobée.  L'aube, après toi. - éd. L'Échappée belle, 2012. - 60 pages.  Anne-Cécile CausseNée en 1985. Dans le cadre de ses études universitaires de littérature allemande, elle travaille sur les rapports entre langage et silence au regard de l'expérience de la Seconde Guerre mondiale, ainsi que sur l'expression de l'intériorité dans les poèmes d'Ingeborg Bachmann. L'aube, après toi est son premier recueil.


Georges Haldas, le


2013-01-31 07:58:51
Ombre Avec tes ponts sans fin Tes couleurs ton silence Où je vais maintenant Une lampe allumée Et suivant mon passé Qui marche devant moi Sans rien me demander Sans daigner me répondre Indocile à la voix Se retournant parfois Pour voir si je suis là. In Sans feu ni lieu © Éditions l’Age d’homme – cité par Jean-Noël Cuénod « Les Blogs, Un plouc chez les Bobos » Georges Haldas, poète suisse de langue française, naît à Genève le...


Caroline Sagot-Duvauroux |Köszönöm


2013-01-29 20:40:48
Voilà une écriture difficile où plutôt une écriture mise en difficulté par la langue. C’est bien là le sujet d’une écriture poétique, mettre la langue à l’épreuve, l’éprouver dans ses axes les moins équilibrants. Caroline Sagot-Duvauroux trompe le français, ils vont coucher ailleurs, sorti du commun, dans les talus du sens. Ici partout ça s’évade, partout dépasse les bords du connu conçu considéré comme juste par le dico. Foutre du mot avec l’étiquette « vrai sens » planté sur l’article....


Par quatre chemins


2013-01-24 21:14:40
Nouvel essai critique à paraître dans la collection « Agora » ce printemps Saint-John Perse, Henri Michaux, Francis Ponge, René Char : ces quatre auteurs comptent parmi les plus grandes figures de la poésie du XXe siècle. A peu de chose près contemporains, … Continuer la lecture


Gérard Bocholier (2)


2013-01-19 12:33:00

 

Elle a surgi la nuit

Sans armes toute en ondes

Fluantes d'eau de suie

 

Nous allons nous coucher

En elle le silence

Tirera sur nos ombres

Ses draps de feu mouillé

 

Comme pour notre mort

Aux bras creusés d'amante

 

* * *

 

Le bras qui menait la musique

A saisi la taille des morts

Les a fait tourner à sa guise

Des relents bruns et des racines

Aux douleurs mauves sans sommeil

 

Toute la symphonie du monde

Toutes les étreintes du ciel

Pour tant de chair bleuie de nerfs

Brisés d'yeux fous et de désastres

Au fond des crânes abîmés

 

Tout ce vent s'échappant du sas

Et ses plaintes nues de forêt

 

 * * *

 

Fidèle en peu de choses

Ce soir je reviendrai

Plus pauvre que les songes

Vendangés sous la chair

 

Le coteau sera rouge

Et rose comme en mai

La poigne de la mort

Verrouillant les mâchoires

 

Plus seul que l'arbre au bord

Du fleuve des ténèbres

Le linge et son empreinte

Oubliés dans la fosse

 

Belles saisons obscures. - éd. Arfuyen, 2012. - 120 pages.

 

* * * * * *

 

Tu m'appelles par mon nom

Tous les jours tu me soulèves

D'un souffle d'un pur passage

D'aile de lueur d'avril

 

J'attends ton dernier appel

Qui traversera mes ombres

Ta pluie qui rajeunira

Ma vie d'une eau éternelle

 

* * *

 

Du sang sur les clous des fibres

De chair collées aux échardes

Le coeur et les terres vides

A peine un fantôme d'arbre

 

Qui sait voir pourtant remarque

Un soulèvement des tertres

La lumière sur l'étable

Ta croix comme un incendie

 

* * *

 

Tes mains au couchant viendront

Tirer le drap sur ma face

L'ombre comblera le livre

Resté ouvert sur la table

 

Les étourneaux dans la vigne

Se tairont Soudain l'archange

Tiendra la balance égale

De la faute et du pardon

 

Psaumes de l'espérance. - éd. Ad Solem, 2012. - 110 pages.

 

Gérard Bocholier

Né en 1947. Parmi ses autres recueils : L'ordre du silence (éd. Chambelland, 1975) ; Le vent et l'homme (éd. Rougerie, 1976) ; Chemin de guet (éd. Subervie, 1979) ; Poussière ardente (éd. Rougerie, 1987) ; Secret des lieux (éd. Rougerie, 1990) ; Terre prochaine (éd. Rougerie, 1992) ; Un chardon de bleu pur (éd. La Table rase, 1992) ; Le village et les ombres (éd. L'Arbre, 1998) ; Chants de Lazare (éd. L'Arrière-Pays, 1998) ; Lueurs de fin (éd. Rougerie, 2000) ; La veille (éd. L'Estocade, 2000) ; Du feu jeté (éd. L'Arrière-Pays, 2004) ; Le démuni (éd. Tarabuste, 2004) ; La venue (éd. Arfuyen, 2006) ; Jour au-delà (éd. Rougerie, 2006) ; Abîmes cachés (éd. L'Arrière-Pays, 2010) ; Psaumes du bel amour (éd. Ad Solem, 2010).

Poésie pour la jeunesse : Terre de ciel (éd. Cheyne, 1985) ; Si petite planète (éd. Cheyne, 1989) ; Poèmes du petit bonheur (Hachette, Livre de poche, 1992).

Études critiques : Pierre Reverdy, le phare obscur (éd. Champ Vallon, 1984) ; Les ombrages fabuleux (éd. L'Escampette, 2003).

Déjà présent dans Poésiemaintenant, le 10 mai 2006.




Gérard Bocholier (2)


2013-01-19 12:33:00
 Elle a surgi la nuitSans armes toute en ondesFluantes d'eau de suie Nous allons nous coucherEn elle le silenceTirera sur nos ombresSes draps de feu mouillé Comme pour notre mortAux bras creusés d'amante * * * Le bras qui menait la musiqueA saisi la taille des mortsLes a fait tourner à sa guiseDes relents bruns et des racinesAux douleurs mauves sans sommeil Toute la symphonie du mondeToutes les étreintes du cielPour tant de chair bleuie de nerfsBrisés d'yeux fous et de désastresAu fond des crânes abîmés Tout ce vent s'échappant du sasEt ses plaintes nues de forêt  * * * Fidèle en peu de chosesCe soir je reviendraiPlus pauvre que les songesVendangés sous la chair Le coteau sera rougeEt rose comme en maiLa poigne de la mortVerrouillant les mâchoires Plus seul que l'arbre au bordDu fleuve des ténèbresLe linge et son empreinteOubliés dans la fosse Belles saisons obscures. - éd. Arfuyen, 2012. - 120 pages. * * * * * * Tu m'appelles par mon nomTous les jours tu me soulèvesD'un souffle d'un pur passageD'aile de lueur d'avril J'attends ton dernier appelQui traversera mes ombresTa pluie qui rajeuniraMa vie d'une eau éternelle * * * Du sang sur les clous des fibresDe chair collées aux échardesLe coeur et les terres videsA peine un fantôme d'arbre Qui sait voir pourtant remarqueUn soulèvement des tertresLa lumière sur l'étableTa croix comme un incendie * * * Tes mains au couchant viendrontTirer le drap sur ma faceL'ombre comblera le livreResté ouvert sur la table Les étourneaux dans la vigneSe tairont Soudain l'archangeTiendra la balance égaleDe la faute et du pardon Psaumes de l'espérance. - éd. Ad Solem, 2012. - 110 pages. Gérard BocholierNé en 1947. Parmi ses autres recueils : L'ordre du silence (éd. Chambelland, 1975) ; Le vent et l'homme (éd. Rougerie, 1976) ; Chemin de guet (éd. Subervie, 1979) ; Poussière ardente (éd. Rougerie, 1987) ; Secret des lieux (éd. Rougerie, 1990) ; Terre prochaine (éd. Rougerie, 1992) ; Un chardon de bleu pur (éd. La Table rase, 1992) ; Le village et les ombres (éd. L'Arbre, 1998) ; Chants de Lazare (éd. L'Arrière-Pays, 1998) ; Lueurs de fin (éd. Rougerie, 2000) ; La veille (éd. L'Estocade, 2000) ; Du feu jeté (éd. L'Arrière-Pays, 2004) ; Le démuni (éd. Tarabuste, 2004) ; La venue (éd. Arfuyen, 2006) ; Jour au-delà (éd. Rougerie, 2006) ; Abîmes cachés (éd. L'Arrière-Pays, 2010) ; Psaumes du bel amour (éd. Ad Solem, 2010).Poésie pour la jeunesse : Terre de ciel (éd. Cheyne, 1985) ; Si petite planète (éd. Cheyne, 1989) ; Poèmes du petit bonheur (Hachette, Livre de poche, 1992).Études critiques : Pierre Reverdy, le phare obscur (éd. Champ Vallon, 1984) ; Les ombrages fabuleux (éd. L'Escampette, 2003).Déjà présent dans Poésiemaintenant, le 10 mai 2006.


La courbe de l’horizon


2013-01-10 22:21:28
Cassy est un petit port de pêche au fond du bassin d’Arcachon. C’est là qu’Henriette Lambert vient recueillir chaque été, sur le motif, l’écho du dialogue de varech et de ciel, de glaise et d’océan, brossé par de grands coups … Continuer la lecture


La poésie cubiste n’existe pas


2013-01-10 15:59:14
Pierre Reverdy fait figure d’éminence grise de la poésie de la première moitié du XXe siècle. Sa réputation excède son audience. On le situe volontiers à une place charnière entre « l’esprit nouveau » et le surréalisme. On cite sa rigueur en … Continuer la lecture


Jeanine Baude


2012-12-31 18:45:00

les femmes dans les rues les hommes affables

bienveillants une ruche un petit carré de vie ces places

anonymes pour la plupart pour moi essentielles

 

j'ai passé dans ces chemins tant et tant de jours cartable

sur le dos le rire les jeux des silhouettes qui s'assemblent

 

se découvrent tandis que je marche

 

dans les traces comme éveillée par l'aurore les semences

les récoltes l'été son pouvoir de feu toujours pas de

nostalgie mais cette eau vive ce sang qui coule dans mes

veines à nouveau

 

cette frénésie d'être

 

vapeurs bienfaisantes  et couleurs les pins les cyprès

ne pas dire la neige ici sans effroi parcourir entrer

dans le premier troquet se rafraîchir se nourrir parler

 

cela parait simple

 

 

Juste une pierre noire. - éd. Bruno Doucey, 2010. - 94 pages.

 

 

Jeanine Baude

Née en 1946.  Parmi ses autres recueils : Ouessanes (éd. Sud, 1989) ; Parabole de l'éolienne (Rougerie, 1990) ; C'était un paysage (éd. Rougerie, 1992) ; Concerto pour une roche (éd. Rougerie, 1995) ; Océan (éd. Rougerie, 1995) ; Incarnat désir (éd. Rougerie, 1998) ; Dans le parc (éd. L'Arbre à paroles, 2000) ; C'est un tango (éd. L'Arbre à paroles, 2000) ; L'adresse à la voix (éd. Rougerie, 2003) ; Le chant de Manhattan (Seghers, 2006) ; Ile corps océan (éd. L'Arbre à paroles, 2008).

Une biographie : Emma Goldman, non à la soumission (éd. Actes Sud junior, 2011).

Ainsi que des évocations de lieux et de visages :  Venise Venezia Venessia (éd. du Laquet, 2002) ; Colette à Saint-Tropez, langage et volupté (éd. Images en manoeuvre, 2004) ; New York is New York (éd. du Laquet, 2006),

auxquelles on peut rattacher cette anthologie : Le goût de Buenos Aires (éd. Mercure de France, 2009).




 
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